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Être un winner, est-ce héréditaire ?
[PODCAST] Est-ce que la gagne se transmet des parents aux enfants ? Est-ce que c’est héréditaire ? Ce sont les questions posées dans ce nouvel épisode de notre podcast Détour vers le futur.
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Bruno Ruganzu et Hellen Nabukenya travaillent chacun à partir de déchets et de matériaux qu’ils recyclent, au bénéfice de communautés locales, avec un engagement social fort. Cette résidence de trois semaines a été le point de départ d’une réalisation de deux œuvres monumentales participatives.
Hellen Nabukenya
Bruno Ruganzu
Artiste plasticienne, Hellen Nabukenya explore les frontières entre l’art et l’artisanat. Elle accompagne des collectifs de femmes ougandaises en difficulté à travers des pratiques artistiques liées à la couture et au textile. Ses œuvres, installations monumentales ou tableaux patchwork colorés, sont réalisées à partir de textiles recyclés ou d’objets trouvés.
Éco-artiste Ougandais, Bruno Ruganzu transforme les déchets en installations fonctionnelles et les consommateurs en producteurs. En tant qu’artiste engagé pour la cause environnementale, il a notamment imaginé et créé des dispositifs de jeux pour les enfants à partir d’éléments recyclés, pour réinvestir l’espace public de Kampala en Ouganda.
En 2020, le Quai des Savoirs s’inscrit dans la saison internationale Africa2020, portée par l’Institut français. Il aura fallu patienter un an pour accueillir du 17 mai au 21 juin 2021 deux artistes ougandais. En moins de trois semaines, Bruno Ruganzu et Hellen Nabukenya ont réalisé deux œuvres monumentales avec la participation active de partenaires et d’associations locales. Elles ont finalement été exposées à la Prairie des Filtres durant le festival Rio Loco, lui aussi à l’heure africaine, du 13 au 20 juin 2021.
« Africa 2020 » abordait la place de l’Afrique dans le monde d’hier, d’aujourd’hui et de demain, par le biais d’une programmation multidisciplinaire : arts visuels, cinéma, littérature, sciences, technologie, entrepreneuriat, gastronomie, design, etc. Dans ce cadre, Toulouse a proposé le projet “AfricaSciences” avec un collectif d’acteurs culturels, scientifiques, techniques, et industriels locaux. Le Quai des Savoirs s’y est inscrit avec une résidence art-sciences, intitulée « Repair, recycle, reuse to rebuild the future ».
Porté par Bruno Ruganzu et Hellen Nabukenya, le projet s’est appuyé sur la participation d’habitants, d’associations et de makers de la métropole, en interaction avec des Fablabs locaux et des acteurs culturels et industriels. L’idée est de partager les savoirs, savoir-faire et expériences liés à la fabrication d’objets et d’œuvres issus du recyclage. Mais au-delà de la réalisation des œuvres proprement dites, il s’agit aussi de réfléchir aux enjeux et conséquences du développement technologique, d’échanger autour des concepts d’innovation frugale, de promouvoir les filières de recyclage et de réemploi, de réinventer les liens entre le Nord et le Sud, de mettre en valeur la création artistique féminine comme vecteur d’émancipation.
Deux œuvres monumentales ont vu le jour :
“A friend in need is a friend indeed”
Son installation a été conçue en deux étapes : d’abord avec des femmes ougandaises de sa communauté, à partir de chutes de tissu provenant de son studio de couture, un mois avant l’arrivée d’Hellen à Toulouse. Puis le travail a été poursuivi durant deux semaines par des toulousaines, adhérentes de l’association Partage et des centres sociaux de Jolimont et Soupetard. Le textile a été fourni par les ateliers du Théâtre du Capitole et par l’association La Glanerie. L’œuvre a été tressée et entièrement cousue à la main, afin de créer un espace de discussion où les histoires racontées ont pu se mêler au tissu.
Durant sa résidence au Quai des Savoirs, il a souhaité mettre en lumière Luzira Head, l’un des plus anciens artefacts subsahariens exposé aujourd’hui au British Museum. Initialement, la Luzira Head est un buste en terre cuite de 17cm. Son installation a été conçue en 15 jours seulement à partir de déchets électroniques et plastiques récoltés dans la métropole toulousaine et a atteint près de 3 mètres de haut. Bruno Ruganzu a réalisé cette œuvre collaborative en lien avec les fablabs métropolitains et avec l’aide et le soutien de plusieurs structures associatives et acteurs industriels.
Construit et développé en partenariat avec le Festival Rio Loco / Direction des Musiques de la Ville de Toulouse, Roselab La Cité, Créatech St Jean, Fabl@art Blagnac, Fablab Aspar La Gloire, FabLab Thalès Alénia Space, Science Animation, Protospace Airbus, la Maison de l’économie solidaire de Ramonville, F@briquet Planète Sciences Occitanie, l’Association Partage Faourette, le Centre Social de Jolimont, le Centre Social de Soupetard, l’IsdaT et La Mêlée, avec l’appui de l’Atelier Costume du Théâtre du Capitole, des Déchetteries DECOSET, de la Mission Egalité Femmes Hommes, de la Glanerie et de Syselec.
Le photojournaliste Alain Pitton a suivi Hellen et Bruno durant toute leur résidence toulousaine. Le résultat jour par jour est à retrouver sur le compte Instagram du Quai des Savoirs.
Crédit photos : Alain Pitton
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