Le futur dessiné par des lycéens

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Un livre immersif, un dispositif de télépathie assistée par électronique, des distributeurs de fruits recycleurs de déchets, un véhicule conduit par la pensée, une mini salle de sport automatisée…, ces projets futuristes émanent des élèves de la classe de 1re ST2A (Sciences et technologies du design) du lycée toulousain Les Arènes. Ils sont l’aboutissement d’une journée d’atelier dans nos murs autour du design fiction, une pratique du design qui explore les implications des évolutions futures. À partir de scénarii de futurs probables ou complètement imaginaires, on envisage des outils et services pour les habitants de ces mondes.

À travers cette journée, nous souhaitions inviter les jeunes à réfléchir aux différentes orientations possibles de nos sociétés et à stimuler leur créativité pour qu’ils se projettent et deviennent véritablement acteurs de ces futurs.

Contrainte créative

Avant le Jour J, une séance en classe dirigée par leur professeur avait préalablement ouvert des pistes de réflexion. Après une présentation de la démarche et d’exemples de créations, ils avaient réalisé une carte mentale de leur futur désirable, quelle place pouvaient y prendre les progrès technologiques et la protection de l’environnement, ou quelles évolutions sociétales étaient souhaitées… 

Au Quai des savoirs, ils ont ensuite travaillé en groupe autour d’un projet qui devait respecter plusieurs contraintes de scénarii et d’usages.

Les lycéens toulousains avaient le choix entre trois futurs possibles : un avenir technocentré, un autre préservant la planète, un troisième privilégiant la croissance économique. Ils devaient ensuite imaginer des objets servant par exemple à se nourrir dans la rue ou à se divertir à la maison et en détailler les étapes d’utilisation. Puis ils ont employé un outil d’IA générative d’image pour donner vie à leur idée et la présenter à leurs camarades.

Résultat, des créations inventives et de riches discussions. « La démarche de design fiction est très facilitante », témoigne Noé, médiatrice responsable du projet. « En proposant un cahier des charges précis, on débloque la créativité. »

Une piste à poursuivre

À travers les échanges les participants ont pu parfois exprimer leur éco-anxiété tout en esquissant des solutions. L’utilisation de l’IA leur a également donné des perspectives d’application tout en levant certaines craintes, notamment sur leur avenir professionnel.

En s’apercevant que l’IA ne pouvait pas retranscrire fidèlement le fruit de leur imagination, ils ont pris conscience des biais d’interprétation de la machine. Un peu frustrés de constater ces limites, ils se sont dis soulagés de voir que l’IA était encore loin de supplanter la créativité humaine et ne risquait donc pas de rendre leur travail inutile.

Cette expérimentation nous a confortés dans l’importance de travailler autour de la question des futurs désirables avec les élèves. Aussi, le Quai des Savoirs va s’attacher à développer un format accessible à un plus large public scolaire.


Crédit photo :  Caroline Carissoni