Surtourisme : une fréquentation contre nature ?
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Si la fréquentation de certains sites augmente, faut-il parler de « surtourisme » ? Que cache l’emploi tous azimuts de ce terme ? Quel regard portent les acteurs des territoires concernés par ce phénomène ?
Des canaux de Venise aux falaises d’Etretat, en passant par les sentiers du Mont Fuji, les ruelles de Santorin ou les quais d’Amsterdam, de plus en plus de lieux peinent à gérer l’afflux de visiteurs. Qualifiée de « surtourisme », cette hyperfréquentation pose notamment question dans les espaces naturels, qui doivent combiner passage des promeneurs, préservation de ces milieux, et maintien des activités humaines existantes. Ceci, dans un contexte de changement climatique qui tend à fragiliser les écosystèmes.
Pourtant, si la fréquentation de certains sites augmente, faut-il parler de « surtourisme » ? Que cache l’emploi tous azimuts de ce terme ? Quel regard portent les acteurs des territoires concernés par ce phénomène ? Croisant les analyses universitaires et les expériences de terrain, cette nouvelle rencontre BorderLine propose de s’interroger sur les atouts mais aussi les limites du tourisme vert. Finalement, quels jalons poser pour une fréquentation véritablement durable et partagée des espaces naturels ?
Pour en débattre, la Mission Agrobiosciences-INRAE et le Quai des Savoirs ont ouvert la discussion le mardi 23 avril 2024. Nous vous proposons d’écouter la rencontre, ou de la (re)voir ici.
Nos invités
- Florian Chardon, directeur du Syndicat Mixte Canigó Grand Site.
- Steve Hagimont, historien, directeur adjoint du département d’histoire de l’Institut d’études culturelles et internationales (Univ. Paris-Saclay), spécialiste de l’histoire environnementale du tourisme.
- Charlotte Michel, créatrice du bureau d’études Usages et Territoires, chercheuse associée au Laboratoire de recherche en Architecture, coordinatrice du projet scientifique « Porquerolles en 2050 ».
- Pierre Torrente, directeur du campus des métiers et des qualifications du tourisme pyrénéen (Univ. Toulouse-Jean Jaurès), président de l’association « Transition des Territoires de Montagne ».
Cette rencontre-débat appartient au cycle Borderline, une série de podcast coproduits par la Mission Agrobiosciences-INRAE et le Quai des savoirs
Florian Chardon
Son Master 2 en poche sur le développement durable de la montagne (Université de Chambéry le Bourget), cet amoureux des grands espaces démarre sa carrière professionnelle dans le Parc Naturel du Queyras (Hautes Alpes) notamment comme accompagnateur montagne. Après quelques années, il se laisse tenter par les Pyrénées et intègre le Groupement d’intérêt public (GIP) d’aménagement du territoire du Pays « Terres Romanes » en pays catalan qu’il dirigera pendant 8 ans. En parallèle, il chausse régulièrement les chaussures de montagne en tant qu’accompagnateur en montagne ou pour son plaisir personnel, depuis les Pyrénées et les Alpes, jusqu’aux lointains massifs des Andes ou de l’Himalaya…
Steve Hagimont
Maître de conférences en histoire contemporaine au sein du Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (Université Paris-Saclay), ce trentenaire axe notamment ses travaux autour de l’histoire environnementale du tourisme et de la protection de la nature, en particulier en montagne. Steve Hagimont est à ce titre membre du conseil scientifique du Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises et fut un temps membre de celui des Pyrénées catalanes.
Charlotte Michel
Diplômée de l’Ecole Centrale de Paris, Charlotte Michel est également titulaire d’un doctorat en sciences de l’environnement d’AgroParisTech. Sa thèse, soutenue et publiée en 2003 : « L’accès du public aux espaces naturels et agricoles et l’exercice du droit de propriété : des équilibres à gérer ». Elle crée dans la foulée un bureau d’études, Usages & Territoires qui, depuis Toulouse, accompagne villes et campagnes, grands sites naturels, sites du littoral ou espaces maritimes pour mettre en place leurs stratégies de gestion, d’organisation des usages et de conservation de l’environnement. L’objectif : aider ces acteurs à faire face aux changements écologiques, climatiques et sociaux.
Pierre Torrente
Mathématicien et géographe de formation, il est de tous les terrains. Enseignant à l’Université Toulouse-Jean Jaurès, il dirige le campus des métiers et qualifications du tourisme pyrénéen et pilote, à Foix, l’antenne de l’Institut Supérieur du Tourisme de l’Hôtellerie et de l’Alimentation (ISTHIA). L’approche du tourisme qu’il transmet : intégrée, territoriale et génératrice de valeur ajoutée pour les résidents.