© Pierre Maurel
Artistes, journalistes, chercheurs et chercheuses dans la peau des témoins, experts et expertes
Sourires et stupéfaction sur les visages à l’apparition de l’avatar de Thomas Huchon, 1er témoin à la barre ; journaliste spécialiste du web et des infox il a ensuite livré de vive voix son témoignage. Selon lui, il est essentiel de se questionner sur la responsabilité de “celui qui diffuse” en ajoutant que l’IA “n’est pas autre chose qu’un outil”.
Dominique Boullier, Professeur des universités en sociologie à Sciences Po Paris, second témoin, a mis en lumière les points faibles du système éducatif à l’ère de l’IA et a suggéré des perspectives d’évolution en prônant plutôt l’intelligence collective. Le procès s’est suivi avec l’intervention de Daniel Fallet, ancien journaliste et professeur spécialiste de la transformation des médias, son expertise a permis de démystifier l’IA, car selon lui l’automatisation de l’information par des IA relève encore de la science-fiction !
Nathalie Aussenac, directrice de recherche CNRS à l’Institut de Recherche en Informatique de Toulouse a considéré que “Pour le moment, l’IA ne met pas en danger le journalisme, bien qu’elle l’oblige à se renouveler” et a montré à travers des exemples, que l’IA est pour l’heure une aide à la création et à l’innovation tout en rappelant l’importance d’un contrôle humain.
Et qu’en est-il du point de vue des artistes ? Karin Crona, artiste suédoise basée à Paris, a témoigné de son utilisation de l’IA pour lutter contre les stéréotypes sociaux, de genre notamment. Marion Carré, auteure et artiste, a fait part à la barre du rôle de l’IA comme un outil de créativité et de transmission des savoirs, avec l’exemple concret d’AskMona, son entreprise, pionnière dans l’utilisation de l’IA pour proposer de nouveaux accès à la culture.
Le public donne son verdict
© Emmanuel Grimault
Avant de rendre son jugement, le public a pu entendre les déclarations de l’accusée incarnée par Anne Kerdi, une IA créée par Sébastien K. Suite au réquisitoire de l’accusation et à la plaidoirie de la défense portés respectivement par Marine Bardy et Alistair Freeman, 2e et 3e secrétaires de la Conférence du Barreau de Toulouse, c’est finalement un argument de taille souligné par Mr Freeman qui mènera au dénouement de l’affaire :
L’intelligence artificielle est désignée irresponsable !