Végétalisation de l’alimentation : à l’aube de nouveaux régimes ?

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Il n’y a pas que les toitures qui se parent de verdure : les assiettes aussi ! Hier associée aux questions d’urbanisme, la végétalisation a fait une poussée de sève dans le champ alimentaire. Mais que signifie concrètement cette notion et en avons-nous tous et toutes la même vision ?

Hier associée aux questions d’urbanisme, la végétalisation a fait une poussée de sève dans le champ alimentaire. Désignant principalement un ré-équilibrage entre protéines végétales et animales, elle est le fruit de deux principaux constats. Sur le plan de la santé tout d’abord, une alimentation végétale, riche en fibres, diminue le risque de développer des maladies telles que le diabète ; ensuite, sur le plan environnemental, les produits d’origine animale pèsent dans l’empreinte carbone alimentaire des Françaises et des Français. Dans un objectif de durabilité des modèles alimentaires et de réduction de nos émissions, voilà donc la cuisse de poulet priée de laisser une place au dahl de lentilles. S’il s’avère bien évidemment indispensable de réduire l’empreinte environnementale de notre alimentation, la notion de végétalisation des régimes alimentaires soulève toutefois un certain nombre de questions, ne serait-ce que celle de sa définition, parfois floue.

Peut-on l’apparenter uniquement à la question de la réduction de la consommation de produits animaux ou en existe-t-il d’autres aspects ? Et cette végétalisation passe-t-elle seulement par un changement des modèles alimentaires des mangeurs ?

Telles sont quelques-unes des questions que cette rencontre (20 mars 2025) du cycle BorderLine, organisée en partenariat avec la Mission Agrobiosciences-INRAE, se propose de mettre en discussion.

Retrouvez également la rencontre en vidéo sur YouTube.

Nos invités

Yamina AÏSSA ABDI

Aux citoyens et aux habitants d’un espace d’esquisser les projets qui leur tiennent à cœur. Telle pourrait être la devise de Yamina Aïssa Abdi, restauratrice.

Dès 2011, cette habitante des Izards (Toulouse) s’investit dans la vie de son quartier, avec comme principale préoccupation : la jeunesse. Quand deux ans plus tard, le quartier, alors en pleine rénovation urbaine, se trouve confronté à de fortes tensions, elle cofonde, avec d’autres mères de famille, l’association « Izards attitude » pour soutenir « les familles dans leur rôle éducatif, les initiatives de femmes dans les quartiers, (re)créer du lien social, des animations intergénérationnelles et interculturelles ». Et redonner une dignité aux habitant.e.s d’un quartier trop facilement critiqué.

Jocelyn FAGON

Ingénieur agricole formé à l’Ecole supérieure des agricultures d’Angers, Jocelyn Fagon rejoint l’Institut de l’élevage (Idele) dans le Sud-ouest, en 2006, après avoir exercé un temps le métier de conseiller en élevage. Dédié aux filières herbivores (bovines, caprines, ovines et équines), cet institut technique agricole national, piloté par des éleveurs, ambitionne d’une part « d’améliorer la compétitivité des élevages et les conditions d’exercice des métiers » et, d’autre part, de « répondre aux défis sociétaux » tels que l’adaptation au changement climatique, la qualité des produits, le bien-être animal…

Lucile ROGISSART

La transition agricole et alimentaire n’est pas un vain mot pour Lucile Rogissart. Cela fait déjà plusieurs années qu’elle en a fait son domaine de recherche et d’expertise au sein de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE). Fondé en 2015 par la Caisse des dépôts et l’Agence française de développement, cet institut de recherche à but non lucratif regroupe une quarantaine d’experts et expertes autour d’un même objectif : analyser les politiques publiques à même de conduire la transition, dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture et de la forêt.

Olivier LEPILLER

Olivier LEPILLER est sociologue au CIRAD à Montpellier, dans l’UMR MoISA, unité réunissant des sciences humaines et sociales et des sciences de la nutrition autour des enjeux de durabilité des systèmes alimentaires.

Ses travaux de recherche portent plus spécifiquement sur le changement social des normes et des pratiques alimentaires, à travers une double approche : l’étude de ce changement ; l’accompagnement de changements souhaitables vers des systèmes alimentaires plus durables. Il coordonne actuellement le projet MAHDIA qui met en œuvre des dynamiques territoriales multi-acteurs autour des enjeux de résilience hydrique, d’agroécologie et d’alimentation durable au Maroc, au Sénégal et en Tunisie. C’est également un fin connaisseur des débats autour de l’industrialisation de l’alimentation, puisqu’il y a consacré son travail de thèse, et des enjeux de la végétalisation de l’alimentation.


Crédit image en tête © Gilles Sire

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