« Imaginer des offres dans lesquelles chaque enseignant trouve les ressources utiles à son projet »

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La prochaine grande exposition, consacrée à l’Intelligence artificielle (IA), ouvrira ses portes en février 2024. Mathieu Janet, Enseignant chargé de mission au Quai des Savoirs nous dévoile les secrets de fabrication des offres de médiation.

Quel est votre rôle dans la préparation des contenus de médiation scolaire ?

Mathieu Janet : J’accompagne les médiateurs pour les aider à identifier les liens avec les programmes scolaires, à vérifier les éléments de langage et les connaissances adaptées à chaque niveau. L’objectif est d’aboutir à une offre dans laquelle chaque enseignant dispose de ressources adaptées à son cycle, sa matière et son projet pédagogique.

Dans l’exposition « IA, double Je », quels liens avec les programmes avez-vous identifiés ?

M. J. : Bien sûr, les enseignants en mathématiques et en physique trouveront une riche matière dans les aspects techniques de l’IA. Mais nul besoin d’être une spécialiste de l’IA pour aborder cette exposition qui se veut une introduction aux usages et aux enjeux liés au développement de cette technologie. Nos espaces définissent et décrivent le fonctionnement de l’IA, interrogent l’origine et la sélection des données qui l’alimentent, son impact environnemental et social et explorent les imaginaires qui entourent l’IA.

Cette approche offre des entrées en culture civique et morale, pour la construction de l’esprit critique, en histoire-géographie sur le repérage chronologique des évolutions scientifiques et de la communication, en science et technologie sur la connaissance de l’outil numérique, pour questionner la création littéraire ou artistique par les IA génératives… Tous les enseignants peuvent s’en emparer.

À mon sens, cette exposition est surtout un formidable outil pour nourrir la réflexion et le débat. Il sera intéressant d’avoir des échanges en classe avant et après la visite pour voir progresser la réflexion des élèves.

Comment procédez-vous pour préparer vos parcours et vos supports ?

M. J. Je prépare des documents pédagogiques « pas-à-pas » à suivre pendant l’exposition ou des pistes de travaux à faire avant et après. Construire les visites est un vrai casse-tête ! Nous devons faire en sorte que le groupe guidé par un médiateur ne soit pas gêné par les élèves en autonomie, tout en s’assurant que ces derniers passent par tous les espaces et qu’ils y repèrent certaines informations, mais sans se retrouver rassemblés au même endroit au même moment. La muséographie est très importante pour le travail avec les scolaires. Aussi, les parcours se finalisent au dernier moment, avec des groupes tests. Par ailleurs, le catalogue pédagogique est ajusté en permanence pour tenir compte des comportements et des observations des visiteurs.

Pour m’aider, je consulte des collègues de différentes spécialités qui, comme moi, sont chargés de mission dans les établissements culturels toulousains. Nous pouvons partager nos approches, co-construire ou valider nos propositions. Ce partenariat avec le rectorat permet vraiment de faire vivre les projets de la façon la plus adaptée aux besoins de chaque enseignant.