« Recettes d’IA », un festin sans fin
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Résidences et coproductions aident les artistes qui interrogent les sciences et les technologies à construire leurs projets. Et aboutissent parfois à des collaborations au long cours. Exemple avec Magali Desbazeille et Julie Valero, dont les performances autour de l’IA entrent désormais dans les lycées.
Au Quai des Savoirs, nous aimons mêler les genres et favoriser les rencontres. Notamment entre des scientifiques et des artistes dont le projet contribue à la transmission des savoirs et à la réflexion autour des enjeux technologiques et de société. Une démarche entreprise au long cours par le biais de résidences et de coproductions.
Ces dispositifs ont par exemple donné naissance à deux performances scéniques de Magali Desbazeille et Julie Valero : 45 recettes du quotidien, rapides et faciles et IA, 53 recettes chics et gourmandes pour les fêtes de l’apocalypse*.
Du low tech tout-terrain
La collaboration avec la performeuse Magali Desbazeille et Julie Valero (dramaturgie) est née d’un appel à projets autour de l’intelligence artificielle (IA), lancé par le Quai des Savoirs et l’atelier Arts Sciences de Grenoble en 2021. Magali Desbazeille se plaît à questionner l’impact des technologies sur notre langage et notre quotidien dans une approche transdisciplinaire. Le thème et le format court imposé lui correspondaient. « Je pratique beaucoup ces petits formats pouvant être diffusés partout, y compris hors des lieux de spectacle », précise l’artiste. Elle doutait pourtant de l’issue de sa candidature : « Je suis dans une démarche de transmission des savoirs, mais de façon un peu décalée. Sur le thème de l’IA, j’avais envie de monter un truc low tech qui parlait du quotidien, en cuisinant sur scène. » Cette approche originale a séduit le jury, à l’unanimité. Et depuis, l’alchimie se poursuit.
Un accompagnement structurant
Grâce à la coproduction engagée, Magali Desbazeille et Julie Valero ont bénéficié d’un accueil en résidence et de la mise en relation avec des chercheurs. « Une partie très importante de l’accompagnement », souligne-t-elle. « C’est précieux d’avoir quelqu’un qui nous aiguille vers des scientifiques experts des thèmes que nous explorons. »
L’écriture s’est ensuite affinée au cours de plusieurs séjours de travail au Quai des Savoirs et à Grenoble. Des représentations en public, durant la Nuit des chercheurs à la Cité de l’Espace ou à la Scène de l’UT2J pour des classes toulousaines de BTS et de bac professionnel, ont aidé la performeuse à ajuster son propos. « L’idée d’une suite abordant l’IA générative et les fantasmes associés s’est vite imposée et le Quai des Savoirs a immédiatement reconduit son soutien pour un second volet », apprécie-t-elle.
Bonus lycéens
La suite de l’histoire semble donner raison à ces choix. L’approche d’apparence légère touche au but, faisant prendre conscience de tous les champs dans lesquels s’immisce la technologie IA, de la location de vacances aux applications de rencontres. La proposition d’un opérateur de culture numérique de relayer le spectacle auprès des lycées a achevé de convaincre Magali Desbazeille de l’importance d’aborder ces thèmes avec ce public jeune. « L’IA est souvent porteuse d’angoisses et de fantasmes. Je n’apporte pas de réponse », précise-t-elle, « mais des éléments de savoirs qui permettent de sensibiliser au sujet de façon non anxiogène. Il y a du contenu, et c’est drôle. »
Renseignements sur les séances scolaires (niveau lycée) auprès de Magali Desbazeille : magali@desbazeille.fr
*Magali Desbazeille et Julie Valero
Production déléguée : CieASAP
Avec le soutien de l’Atelier des sciences, Grenoble et du Quai des savoirs, Toulouse, dans le cadre de l’appel à projet, création artistique et intelligence artificielle et le soutien de l’Université Grenoble Alpes et du programme OPSIS de la SFR Création à la MACI
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Crédit photo : © mmorin