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Énergie créatrice – Compagnie Scalène

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Que se passerait-il si nous n’avions plus accès à l’énergie nécessaire pour éclairer et sonoriser les spectacles ? Où trouver cette énergie et comment la transmettre ?

Voici quelques-unes des questions qui animent la création de la pièce chorégraphique Comme un rayonnement de Scalène.


Cet article raconte la 1ère semaine de résidence de la compagnie au Quai des Savoirs.

Youtsi Erdos, Chorégraphe

Manuel Chabanis, Co Chorégraphe, compositeur bande son

Compagnie Scalène

La Compagnie Scalène est installée à Grenoble depuis 1994. Travaillant en complicité avec Manuel Chabanis, Youtci Erdos assure la direction artistique de la compagnie. Ils aiment à considérer la danse comme un art à la fois individuel et global, en ce que le travail du danseur lui donne des outils de rencontre, de partage, de « communication », au sens large du terme, avec « l’autre » : partenaire, musique, sol, environnement, silence, paysage, le public, les gens, le monde.

Résidence au Quai des Savoirs en mai 2023 – 1ère semaine

Youtci Erdos, chorégraphe et fondatrice de la compagnie, a eu envie de travailler autour de la question de l’énergie après le confinement : Comment retrouver l’énergie perdue ? Comment la générer et l’économiser ? Ses questionnements aboutissent à la création de Comme un rayonnement #1 à l’occasion de Grenoble Capitale Verte Européenne 2022.

Sur scène, une danseuse – Lola Potiron – et deux vélos d’appartement reliés à un dispositif éclairant pour activer les lumières pendant la pièce. Les vélos ont été bricolés par Gérald Rieux et Pierre Lancien, ingénieurs Arts et métiers retraités. Ils font partie intégrante de l’œuvre en création, tout comme les « pédaleurs » – nom provisoire donné aux spectateurs prêtant leurs mollets pendant la durée du spectacle – qui les animeront. Plus ils pédalent, plus ils éclairent. Ce qui signifie aussi que si les vélos ne fonctionnent pas ou si les pédaleurs arrêtent de pédaler, il n’y aura pas d’éclairage sur scène, car il n’y a pas de lumière de secours. Youtci tient à ce que la production d’électricité soit délicate, l’idée étant de produire de l’énergie sans produire de force. 

Du côté du travail chorégraphique mené avec Lola, il est question de la gestion de l’énergie et de l’analogie entre les courants alternatif et continu qui parcourent le corps de la danseuse. L’objectif : en faire plus avec le minimum d’énergie et créer du mouvement sans intention. 

Depuis 2022, le projet a grossi et l’objectif est maintenant de créer un format long d’environ 1 heure avec 3 danseuses et 10 vélos. La semaine de résidence est l’occasion pour la compagnie de faire une démonstration de leur format court devant un public restreint composé des équipes du Quai des Savoirs. Dans l’ombre, le maître des lumières guide les pédaleurs tel un souffleur au théâtre ; il s’active aussi aux manettes pour orienter le courant vers le régulateur 12 volts ou vers l’onduleur pour alimenter les lampes de 230 volts.

La compagnie a profité de cette résidence pour approfondir la question des sources lumineuses et pour creuser différents points techniques, notamment avec la Maison du vélo, association toulousaine promouvant le déplacement cycliste. Ensemble, ils discutent des différentes options pour créer suffisamment d’énergie pour la production sonore et de la possibilité pour les spectateurs de venir avec leur propre vélo et de se « brancher » pendant le spectacle.

Le courant est si bien passé entre eux que la compagnie prévoit une présentation de la pièce en novembre 2023 dans les murs de l’association.

La semaine de résidence s’est achevée par une démonstration de Comme un rayonnement #1 au Faire Festival, événement open source et collectif co-porté par le RedLab, le RoseLab et le Laboratoire Organique de Lustar et organisé à La Cité. Les artistes ont pu y rencontrer des makers et échanger autour de leurs vélos éclairants.


Crédit photos : © Emmanuel Grimault

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