Vous utilisez un navigateur obsolète. Merci de mettre à jour votre navigateur pour profiter pleinement du site.
Modifié le :
Quels liens se nouent entre un robot et les scientifiques qui le confectionnent ? Par-delà les craintes et les espoirs suscités par l’intelligence artificielle, Marie Vauzelle interroge avec SonIA les dimensions poéthiques de la recherche fondamentale en la matière.
Cette résidence de création se déroule entre 2022 et 2024. Vous pouvez découvrir les différentes étapes du projet en cliquant sur les liens ci-dessous :
Marie Vauzelle © Emmanuel Grimault
La Cie MAB a été créée en 2014 par Marie Vauzelle, auteure, metteure en scène et comédienne. Elle cherche à parler autrement des questions socialement vives de notre monde. Partant de matériaux dramaturgiques, sociologiques et philosophiques, elle s’immerge dans le réel pour travailler à en faire poème. Entre recherche et création, ses spectacles créent une expérience sensorielle non-discursive mais esthétique, un espace mental et onirique où le spectateur est laissé libre de penser.
Tout a commencé pour Marie au Groupe Artistique d’Exploration Scientifique (GAES) en avril 2022 à Toulouse. Organisé par l’Atelier Arts Sciences, le Quai des Savoirs, le MIAI Grenoble et ANITI, le GAES a pour objectif de faire naître une conversation entre les imaginaires scientifiques, artistiques et les représentations collectives et individuelles. Pendant quelques jours, artistes et scientifiques s’y côtoient autour du thème de l’intelligence artificielle.
De ce temps d’échange, Marie ressort fascinée. « Au GAES, j’ai découvert un monde merveilleux, comme si j’avais 3 ans. J’en suis repartie avec l’envie d’approfondir mon intérêt pour les chercheurs et leur activité de recherche. »
D’un rapport affectif déjà existant aux machines, Marie Vauzelle élabore un projet nommé SonIA, mettant en scène Maija Nousiainen et… un drone. L’idée initiale est de raconter, par la poésie et l’onirisme, les rapports de l’humain à la machine « intelligente », de questionner, par le sensible et l’émotion, les enjeux majeurs de l’intelligence artificielle.
Après le GAES se présente l’opportunité pour elle de poursuivre sa plongée dans la compréhension de la réalité de la recherche en intelligence artificielle au sein du LAAS-CNRS de Toulouse dans l’équipe de Simon Lacroix : Robotique et InteractionS. Ici, les chercheurs s’intéressent principalement aux interactions des machines autonomes avec leurs environnements. Simon prépare leur venue en amont, puis leur ouvre les portes du laboratoire. Il se voit comme un facilitateur dans le travail de Marie. Il n’en est pas à sa première collaboration avec des artistes et une fois de plus, il trouve que les interactions sont source d’échanges enrichissants. « Trouver le beau, c’est arriver à épurer et simplifier. Cette quête est fascinante pour un chercheur. »
Marie et Maija sont agréablement surprises de l’accueil que l’équipe leur réserve. Les chercheurs leur accordent du temps et partagent avec passion les sujets qui les animent. Cela tombe bien, car elles regorgent de questions pour eux.
Que trouvez-vous beau dans la recherche ? À quel moment avez-vous eu envie de devenir chercheur ? Quelle est la place de la recherche dans votre vie ? Rêvez-vous de vos recherches ? Quelle serait votre machine idéale ? […]
Au fil des réponses de chacun, Marie et Maija s’enthousiasment devant les points communs entre les processus de recherche scientifique et artistique. Cette semaine de résidence leur donne envie d’inventer leur propre protocole de recherche artistique pour aller chercher le sensible plutôt que le chiffrable.
Drone après drone, elles fraient leur chemin vers le potentiel poétique des machines.
À l’issue de cette semaine, Marie Vauzelle n’a pas d’idée arrêtée sur le spectacle en devenir, mais de nombreuses envies, dont celle de poursuivre cette aventure collective et d’impliquer des chercheurs dans la création de son prochain spectacle.
« Les débuts de projet laissent toute la place au rêve. J’aimerais que ce spectacle soit un poème. Je rêve de le créer avec un chercheur. »
Crédit photos : © Emmanuel Grimault
[ARTICLE] Résidences et coproductions aident les artistes qui interrogent les sciences et les technologies à construire leurs projets. Et aboutissent parfois à des collaborations au long cours. Exemple avec Magali Desbazeille et Julie Valero, dont les performances autour de l’IA entrent désormais dans les lycées.
[INTERVIEW] A l’ère de la profusion des IA génératives, le Quai des Savoirs a interrogé la chercheuse en droit Céline Castets-Renard, titulaire de la Chaire de recherche de l’Université d’Ottawa sur l’intelligence artificielle responsable.
